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Par internat-externé, nous entendons que certaines adolescentes nous étant confiées puissent bénéficier d’un “hébergement-relais”, à l’extérieur de notre établissement.
L’hébergement-relais de l’adolescente se réalise :
- Soit chez des personnes de sa connaissance autres que ses parents (famille élargie, amie, copain), que nous pouvons considérer comme “tiers digne de confiance”. La cooptation mutuelle entre l’adolescente et les personnes qui l’accueillent est indispensable. Ces personnes sont à son égard dans une relation de “service rendu”. Elles ne sont pas rémunérées ou indemnisées.
- Soit chez les parents eux-mêmes, lorsque le retour de l’adolescente auprès d’eux nécessite à son début le soutien intensif de l’établissement, et la garantie d’une réintégration de l’adolescente dans l’établissement si les choses se passent mal.
- Soit en F.J.T., lorsque notre intervention éducative et financière est encore nécessaire pour assurer la réussite de l’intégration de la jeune fille dans cette structure qui l’accueille, avec retour possible à l’établissement si les choses se passent mal
Remarque :
D’autres cas de figure pourraient se présenter, chaque situation étant particulière, et la “solution” d’hébergement (provisoire ou durable) dépendant de toutes les particularités de cette situation ainsi que du projet de l’adolescente.
Il est arrivé par exemple que l’hébergement d’une adolescente en internat-externé s’effectue dans un hôtel, dans un camping, dans un couvent (toujours avec l’aval d’un magistrat, voire à sa demande).
Une adolescente “interne-externe” ne mange pas dans l’établissement et n’y dort pas. Dans tous les cas, nous continuons d’assurer sa prise en charge éducative et sa prise en charge financière :
- nous assumons ses frais d’hébergement et d’alimentation, quelle que soit la forme de son hébergement (sauf si ce sont ses parents qui l’accueillent).
- nous continuons de lui attribuer de l’argent de poche, et d’assurer les frais liés à ses transports, sa scolarité, sa santé, etc...
- nous effectuons un contrôle et un suivi éducatif régulier auprès d’elle (3 rencontres par mois minimum).
Dans tous les cas, nous sollicitons des magistrats que la qualité d’interne-externe soit mentionnée sur l’ordonnance judiciaire.
Pour toute adolescente concernée, la mise en place de la formule “internat-externé” se fait à l’essai avec la définition d’un cadre minimum d’exigences et de contrôle de notre part. Si ce cadre n’est pas respecté, il est prévu un retour de l’adolescente à l’établissement en “hébergement classique”.
L’internat-externé est une réponse alternative à l’échec ou au piétinement de l’évolution de telle ou telle adolescente dans la structure classique de l’internat, tandis que la nécessité s’impose de prendre en compte avec elle, autrement, mais à partir de l’institution, son besoin d’aide, voire son besoin de retour en famille. Il peut aussi correspondre à la nécessité de l’accompagner encore quelque temps lors de son départ de l’établissement vers l’autonomie.
La notion d’essai est importante en internat-externé, car cette modalité de prise en charge vise à une plus grande responsabilisation de l’adolescente, se fondant sur ses capacités à être pleinement acteur par rapport à un objectif déterminé (choix de vie avec telle ou telle personne, autonomie, scolarité, retour en famille). En effet, il ne s’agit aucunement avec l’internat-externé de lui offrir une totale liberté dont elle userait à sa guise, mais de se servir de la plus grande liberté que la formule permet, pour l’amener à se construire en dehors de nous (mais pas complètement), en acceptant les exigences minimum que cela suppose.
Pour l’expérience de seize années que nous en avons, l’internat-externé, se révèle être une réponse éducative adaptée. Soulignons toutefois, qu’il ne s’agit nullement de l’appliquer à toutes les adolescentes, mais au cas par cas.
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